4 axes de la santé mentale, Agir sur les déterminants sociaux, Entretenir des relations enrichissantes, Se développer et s'épanouir

Quand travail rime avec actualisation de soi : portrait de Gabriel Campeau, fondateur du Tableau Blanc

Connaissez-vous le coworking? Peut-être en avez-vous déjà entendu parler. Il s’agit d’un mouvement de plus en plus populaire par lequel se développent des espaces de travail qui regroupent des communautés d’entrepreneurs, de travailleurs autonomes et de télétravailleurs. On y retrouve, en échange d’un abonnement mensuel, tous les services dont ces travailleurs peuvent avoir besoin, allant du café, au service d’impression et jusqu’à des services d’accompagnement professionnel.

Équipé de son baccalauréat en sociologie et de ses multiples expériences de travail variées dans le champ de la recherche, de la restauration et de l’animation communautaire, Gabriel Campeau s’est lancé dans ce mouvement. Après une démarche de réflexion sur ses objectifs professionnels, Gabriel a choisi de suivre la piste entrepreneuriale en fondant, il y a un an, son propre espace de coworking, Le Tableau Blanc, situé dans le Sud-Ouest de Montréal.

Prendre part à un mouvement social

À quoi sert le coworking? Pour Gabriel, le coworking est une réponse à des transformations majeures et profondes du monde du travail : la fin des carrières à emploi unique, la diversification des portfolios des travailleurs, l’augmentation du nombre de travailleurs autonomes et d’entrepreneurs… Ces changements sont le reflet de l’instabilité du monde de l’emploi qui obligent les individus à réfléchir autrement leur rapport au travail. Alors que certains y voient un portrait triste et désolant d’une perte de sécurité et de stabilité, Gabriel, lui, y a vu une opportunité de créer des formes nouvelles de tissu social pour ces travailleurs, fondé sur l’entraide et la collaboration.

Plus qu’un simple espace de travail, le coworking constitue une vision, une façon créative de faire face aux changements inévitables qui se matérialisent sous nos yeux. Pour Gabriel, rien ne sert de s’agripper à la stabilité à tout prix; mieux vaut s’adapter et développer des solutions aux réalités émergentes. Il s’agit justement d’un des secrets du bonheur au travail de Gabriel : accepter d’embrasser le changement.

Le bonheur au travail n’est pas qu’une question de plaisir : c’est aussi une question de sens

L’entrepreunariat est, pour Gabriel, la meilleure expérience pour lui permettre de se développer, tant au plan personnel que professionnel : vivre des « challenges » constants, se voir mis à rude épreuve quotidiennement, se pousser au-delà de ses limites… Rien de tel pour se sentir vivant! Évidemment, avec le statut d’entrepreneur vient un nombre élevé de défis mais également une grande latitude qui permet de déployer tous les moyens nécessaires pour relever ces dits défis. C’est dans cette latitude et cette liberté que Gabriel s’épanouit : elle lui permet de développer des connaissances, des compétences, un réseau de contacts qu’il n’aurait jamais pu rêver d’avoir en maintenant les emplois salariés qu’il a occupés dans le passé.

Le fait de fonder sa propre entreprise permet aussi à Gabriel de se construire un emploi à son image, qui traduit ses valeurs et ses convictions. En fait, il ne s’agit pas tant d’un emploi mais plutôt d’un véhicule pour sa vision : « Comme entrepreneur, je conçois mon travail, je modifie le monde à mon échelle. C’est plus grand que moi. […] Je suis aux premières loges et je me sens partie prenante d’un changement de société. » Et c’est justement le fait de voir cette vision se concrétiser qui lui donne l’impulsion de se lever tous les matins pour soutenir le Tableau Blanc et ce, de toutes les façons possibles… car Gabriel, pour réaliser son rêve, doit accepter que son travail n’est justement pas une liste précise de tâches et de compétences mais bien un projet à faire vivre. Donc, en plus de rêver et de conceptualiser ce projet, Gabriel doit le vendre, le financer et occuper toutes les tâches qui permettent de le maintenir vivant, qu’il s’agisse de faire la comptabilité ou de passer le balai.

Gabriel demeure très lucide devant ces constats. Son parcours d’entrepreneur est nourri par des moments de grande euphorie, mais sa trajectoire est aussi fréquemment ponctuée de facteurs de stress importants : de longues heures de travail, une certaine solitude, une pression financière, une discipline assez stricte nécessaire à la survie de son entreprise… D’ailleurs, il constate lui-même que tous les entrepreneurs n’arrivent pas à supporter ce rythme et les diverses crises qui jalonnent le parcours : 92% des « start-up » ne survivent pas à la première année. Devenir entrepreneur demande une bonne dose de rêve et de courage, mais le demeurer exige une certaine résilience.

Développer sa résilience 

Gabriel a développé, au fil de sa trajectoire, quelques réflexions qui constituent les piliers sur lesquels il s’appuie pour survivre aux moments de doute et de déception.

    • Se doter d’une bonne hygiène de vie

On l’a déjà mentionné : être entrepreneur implique une grande dose d’insécurité, une prise de risque et des contraintes sur lesquelles nous n’avons pas toujours le contrôle. Composer avec le stress inhérent à ces conditions de travail exige une certaine gestion de soi et une hygiène de vie saine.

    • Bien s’entourer

Gabriel sait que rien ne se construit en vase clos, bien au contraire. Bien que le statut d’entrepreneur s’accompagne souvent d’un sentiment de solitude, il porte, pour lui-même comme dans son projet, des valeurs de collaboration et d’entraide. Il a donc su se doter d’un réseau social fort et diversifié sur lequel il peut s’appuyer de différentes façons, à différents moments, que ce soit pour nourrir ses réflexions ou recevoir du support moral.

    • Développer sa spiritualité

Méditation et connaissance de soi : voici deux outils qui ont permis à Gabriel de bénéficier du recul nécessaire à une prise de décision éclairée. En effet, pour porter sa vision et continuer à se réaliser à travers son projet, Gabriel a dû mener de multiples réflexions sur le sens son engagement et le rôle qu’il devrait jouer dans son projet, ce qui l’a amené à opter pour le leitmotiv suivant.

    • « Gabriel Campeau n’est pas le Tableau Blanc. »

Voici une posture très intéressante vis-à-vis du travail et ce, que l’on soit un travailleur salarié ou autonome. Nous ne sommes pas notre travail ni notre entreprise. Pour Gabriel, Le Tableau Blanc, plutôt que d’être une extension de lui-même, a pris la forme d’un véhicule pertinent pour faire avancer sa vision. Il entrevoit donc son entreprise comme un investissement, une pierre d’assise de son développement personnel et professionnel dont il pourra continuer d’utiliser les apprentissages dans le futur.

Pour en apprendre plus sur Le Tableau Blanc et la vision de Gabriel Campeau, consultez le site web de l’entreprise : https://letableaublanc.com/.