De plus en plus d’études dans les champs de la psychologie, de l’anthropologie et de la sociologie tendent à montrer que la collaboration est une des clés de la performance et du bien-être en milieu de travail. En général, les personnes qui travaillent en équipe atteignent de meilleurs résultats et rapportent un plus grand niveau de satisfaction au travail. Ces résultats font en sorte que les entreprises et les organismes gouvernementaux encouragent de plus en plus la collaboration et font du groupe une unité fondamentale de travail. On observe d’ailleurs que le temps passé par les employés et les gestionnaires dans des activités de collaboration a augmenté de plus de 50% dans les deux dernières décennies.
Pourtant, il n’est pas rare que des personnes de notre entourage rapportent des expériences pénibles ou inefficaces de collaboration. Qui n’a pas déjà « subi » les longues réunions d’équipe ennuyeuses ou inutiles? Qui n’a pas déjà regretté de s’être impliqué dans un projet après avoir constaté les rapports difficiles qu’il doit entretenir avec ses collègues? En effet, tous les contextes de collaboration ne sont pas agréables et fructueux. Quels sont donc les critères qui permettent à un groupe de personnes de collaborer de façon positive et efficace?
Selon des travaux de recherche récents, une des clés fondamentales du travail d’équipe réside dans la sécurité psychologique, c’est-à-dire la confiance des membres du groupe que nul ne sera embarrassé, rejeté ou puni après avoir exprimé une idée. Cette confiance partagée repose sur la capacité d’empathie des membres du groupe et sur une culture partagée de respect qui permet à chacun d’agir et de parler sans crainte de jugement.
Comment peut-on savoir que les membres d’un groupe partagent cette sécurité psychologique? En premier lieu, lorsqu’elle est présente, on observe que tous les membres du groupe s’expriment autant les uns que les autres. On parle alors, selon ma traduction libre, « d’équité dans la distribution de la prise de parole. » Lorsque quelques personnes ou un petit groupe de personnes s’accaparent le temps de parole en contexte de groupe, on peut alors observer que l’intelligence collective décline : les résultats du travail d’équipe sont moins intéressants.
Le deuxième signe de la présence de sécurité psychologique est la manifestation, par les membres du groupe, d’une « sensibilité sociale », c’est-à-dire la capacité à détecter, à travers les signes verbaux et non-verbaux, comment l’autre personne se sent. Il s’agit, en terme simple, d’empathie.
La présence de ces deux facteurs, soit une prise de parole équitablement distribuée et l’empathie, favorise une culture de groupe où réside la sécurité psychologique. Cette sécurité facilite la communication ce qui, en retour, permet l’établissement de liens professionnels plus significatifs. Dans ce contexte, il devient donc plus facile de partager ses idées mais également d’aborder des aspects du travail qui nous effraient ou nous dérangent. Quel bonne occasion de diminuer les tensions, d’éviter l’accumulation de frustrations et de désamorcer d’éventuelles crises…
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