Construire et soutenir des organisations saines, Entretenir des relations enrichissantes

Soutien social entre collègues de travail : reconnaître le bon grain de l’ivraie

Le soutien social entre collègues a une portée significative sur notre qualité de vie au travail; il a un impact positif et peut diminuer, au moins en partie, l’effet négatif des éléments stresseurs de notre environnement de travail. Toutefois, nous ne choisissons pas nos collègues de travail, et toutes nos relations de travail ne seront pas nécessairement source de soutien social. Comment pouvons-nous différencier nos alliés des relations dites « toxiques »?

Semer le bon grain…

En milieu de travail, on peut reconnaître « nos alliés »  par l’impact positif qu’ils ont sur notre bien-être : le fait d’entrer en contact avec ces personnes nous aide à mieux composer avec les difficultés et à relever les défis que nous rencontrons. Ce soutien peut prendre plusieurs formes :

  • écouter et apporter du réconfort
  • aider un collègue à la réalisation de ses tâches
  • démontrer un intérêt pour un collègue, ses bons coups, ses préoccupations, etc.
  • s’assurer d’intégrer un collègue dans les activités ou les réunions qui le concernent
  • communiquer les informations essentielles à la réalisation d’un travail
  • participer à des échanges informels et agréables pendant les périodes de pause
  • etc.

Le soutien social entre collègues peut prendre forme dans des relations fondées sur la confiance, l’empathie, la réciprocité et l’entraide. Qu’arrive-t-il lorsqu’un ou plusieurs de ces éléments sont absents de nos relations de travail? Nous faisons alors face à des relations potentiellement toxiques.

… et s’éloigner de l’ivraie

Les relations toxiques impliquent que les besoins d’une des personnes ne sont pas reconnus ou qu’un comportement nuit à la possibilité de maintenir une relation saine. Ces relations peuvent présenter différentes caractéristiques :

Une communication déficiente

Par exemple, dans une relation passive-agressive, un collègue communique son désaccord par des moyens détournés, soit en critiquant votre comportement auprès d’un autre collègue, en utilisant le sarcasme, en vous ignorant ou en envoyant vos échanges de courriels au patron. Le mensonge est un autre comportement présent dans certaines relations toxiques et élimine un des piliers de toute relation positive, soit la confiance.

L’absence de reconnaissance

Certaines personnes sont passées maître dans l’art de voir, d’identifier et de soulever toutes les erreurs ou les incohérences dans un travail, si petites soient-elles. Elles peuvent parfois devenir très méfiantes et interpréter les erreurs de leurs collègues comme intentionnelles. Dans certains cas, elles peuvent adopter une attitude plutôt « punitive », en critiquant ouvertement, sans offrir de rétroaction constructive ou positive d’aucune sorte. Dans tous les cas, ces personnes ne permettent pas à leur entourage de se sentir valorisé, reconnu et apprécié.

Un déséquilibre dans la relation

On constate un déséquilibre dans nos relations lorsque nous constatons donner beaucoup (d’écoute, de réconfort, de soutien, d’attention, d’information…) à l’autre sans recevoir en retour.  Ce déséquilibre provoque souvent l’impression d’être lésé.

L’absence ou le brouillage des limites

L’établissement de limites dans une relation est important; celles-ci nous permettent de conserver un certain recul par rapport à l’autre. Les limites protègent également notre espace vital et nous donnent la possibilité de nous retirer au besoin. Lorsque ces limites sont absentes ou brouillées, nous pouvons, par exemple, idéaliser un collègue de travail et ainsi ne pas remettre en question certains erreurs ou certains comportements nuisibles. L’absence de limites peut également nous amener à nous sentir envahi ou constamment sollicité, ce qui, à long terme, peut nous épuiser.

Savoir reconnaître les relations porteuses de soutien social est un outil incontournable à une meilleure gestion du stress au travail. En différenciant nos alliés des relations nuisibles, nous serons plus en mesure d’adopter des comportements ajustés à la réalité et susceptibles de répondre à nos besoins.